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12 août 2007

Fin d'un amor

Voldriái botar en linha paginas entièras de l'òbra de Marcel Proust de tant que m'agrada. Benlèu o farai pichon a pichon.
Aqueste passatge, a la tota fin de
Un amour de Swann, pòt consolar tots aquels que patisson d'aimar e los donar un espèr : un dia, com Swann, seràn pas mai amorós, sofriràn pas mai, e quitament se demandaràn quin an fach per estar amorós baug aital.
Après, de segur, tota la question es de saber si val melhor pas aimar e pas sofrir, e, com dins lo cas de Swann, tornar venir insensible, o al contra, com o pensavan los trobadors, si val melhor aimar quiti a patir...


Mais tandis que, une heure après son réveil, il donnait des indications au coiffeur pour que sa brosse ne se dérangeât pas en wagon, il repensa à son rêve, il revit, comme il les avait sentis tout près de lui, le teint pâle d'Odette, les joues trop maigres, les traits tirés, les yeux battus, tout ce que - au cours des tendresses successives qui avaient fait de son durable amour pour Odette un long oubli de l'image première qu'il avait reçue d'elle - il avait cessé de remarquer depuis les premiers temps de leur liaison dans lesquels sans doute, pendant qu'il dormait, sa mémoire en avait été chercher la sensation exacte.  Et avec cette muflerie intermittente qui reparaissait chez lui dès qu'il n'était plus malheureux et que baissait du même coup le niveau de sa moralité, il s'écria en lui-même : « Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! »

         Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Paris, Grasset, 1913

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